Qu’est que le Bore-out et Comment en Sortir ?

Développement personnel

Temps de lecture : 6 minutes

Passer ses journées à tuer le temps, regarder l’heure tourner, tout cela vous parle ? Dans le monde du travail, l’expression « s’ennuyer à mourir » n’a jamais eu autant de sens.  Alors que le burn-out est officiellement reconnue par l’OMS comme une maladie qui résulte d’un stress chronique, le boreout est encore méconnu en France. Alors, qu’est-ce que le bore-out et surtout, comment en sortir ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble tout de suite.

Qu’est-ce que le boreout ? Définition

Imaginez une journée de travail sans travail. Imaginez devoir « meubler » vos heures parce que vous n’avez rien à faire. Une petite heure d’internet par-ci, une pause café par-là… On pourrait presque penser que c’est un job de rêve. Après tout, il n’y a personne pour vous surveiller, pas de boulot et donc beaucoup de temps libre pour laisser libre court à vos occupations personnelles. Pourtant, être littéralement payé à rien faire n’a rien d’enviable, bien au contraire.

Vous l’avez compris, le bore-out est une expression qui dénonce un ennui profond et quotidien au travail. Pour 90 % des employés, l’ennui est insupportable. C’est du moins ce qu’indique Christian Bourion. Il est l’un des premiers chercheurs français à avoir alerté sur les personnes confrontées à l’ennui au travail. Dans son livre, « Le boreout syndrom », il met en avant les conséquences désastreuses que peut avoir cette maladie sur la santé.

 

Quels sont les conséquences de l’ennui au travail ?

30 % des travailleurs sont concernés par ce syndrome, tandis que seulement 10 % souffrent du burn-out… C’est dire comme cette maladie est répandue. Le manque de stimulation intellectuelle est un véritable poids pour ceux qui aiment travailler et qui ont besoin d’apprendre. En son absence, l’employé peut rapidement adopter des comportements nocifs pour sa santé mentale et physique : grignotage, pauses « clopes », dépression, stress, perte de confiance en ses capacités, mauvaise estime de soi, etc. Ne rien avoir à faire est particulièrement dévalorisant lorsque l’on est impliqué dans son travail et en soif de connaissances.

Saviez-vous que le risque d’accident cardiovasculaire est deux à trois plus élevé chez les salariés qui ne sont pas stimulés dans leur environnement de travail ? Ces chiffres sont alarmants. Par ailleurs, le cerveau est un muscle, cela signifie qu’il faut le faire travailler pour qu’il puisse être performant (eh oui). Passer son temps à rien faire peut être une véritable souffrance pour celui qui s’ennuie. Foutu bore-out !

Les raisons qui peuvent conduire un agent à se retrouver dans cette situation sont nombreuses bien sûr. En voici quelques unes :

  1. Niveau d’activité de l’entreprise trop faible (le nombre d’employés est sur-évalué par rapport au besoin réel)
  2. Mauvaise organisation interne qui créé des déséquilibres entre les charges de travail des agents (certains s’ennuient, d’autres ont trop de travail)
  3. Entreprise soumise à une saisonnalité (certains mois de l’année sont creux, d’autres intenses)
  4. Sur-performance de l’agent
  5. Mauvaise anticipation de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences
  6. Volonté de l’employeur de pousser son collaborateur à partir

Lorsque j’étais consultante, l’une des techniques utilisées pour pousser un agent à démissionner (pour X raison) était de le mettre « au placard ». Comment ? En ne lui donnant tout simplement rien à faire et si possible, en le déplaçant physiquement dans le bureau le plus petit qui soit, pour le pousser à bout.

Je peux vous assurer que les collaborateurs ne tenaient pas longtemps avant de partir et qu’il s’agissait là d’une véritable lutte psychologique. Ce cas de figure est beaucoup plus répandu qu’on ne le pense. Inutile de vous préciser les conséquences désastreuses que peuvent avoir de telles techniques sur l’humain.

 

L’importance de la prise de conscience

La prise de conscience est absolument indispensable. Cela peut paraître idiot de le rappeler, mais il arrive que l’on subisse une situation pendant tellement d’années, que l’on ne soit même plus en mesure de se rendre compte que l’on souffre. Laissez-moi partager avec vous l’expérience que j’ai eu avec ce fameux bore-out.

Accepter de ne pas être fait pour un système

Lors de mon passage à la banque, je gérais un portefeuille d’environ 800 clients, alors que la plupart des chargés en géraient plutôt 400. On pourrait croire que j’avais de quoi m’occuper, mais la réalité était toute autre. Mes dossiers étaient toujours à jour et je gérais systématiquement les demandes au fur et à mesure. Pourtant, chaque jour, j’avais bien une à deux heures à tuer… et je peux vous dire que les pauses café s’allongeaient systématiquement.

Bien que je pense que mon organisation jouait beaucoup, j’ai néanmoins compris la chose suivante : la banque est une industrie tellement puissante et rentable, qu’elle peut largement se permettre de payer des centaines de collaborateurs à rien faire. J’ai donc compris que ce système n’était pas pour moi. J’ai quitté mon poste après un boreout de 6 mois. Je ne pouvais pas accepter d’être payé à rien faire et de trouver ça normal.

Apprendre à détecter les signes

Après la banque, j’ai intégré un cabinet de conseil en fiscalité dans lequel j’ai passé mes dernières années en tant que salariée. Je ne le savais pas avant de commencer, mais ce job a marqué un véritable tournant dans ma carrière professionnelle.

Cette fois-ci le cas de figure était tout autre. Il y avait (beaucoup) de travail au sein du cabinet, mais la répartition des charges était mauvaise. Alors que ma collègue croulait sous le boulot dans son département, dans le mien, je regardais l’heure défiler. Paradoxal non ? J’ai bien entendu proposé de « bouleverser » un peu l’organisation.

Mauvaise idée ! Ma responsable de l’époque voulait garder la main sur moi et ne l’a pas permis. Les associés n’ayant pas envie de s’en mêler, le constat a été sans appel : j’ai démissionné. J’ai pris mes cliques et mes claques et j’ai dit stop. Après une année de souffrance psychologique à avoir la boule au ventre chaque matin, j’ai tout arrêté. Sans ce bore-out, je ne serais probablement pas en train d’écrire ces lignes.

Si je vous raconte mon expérience, c’est parce qu’il me tient à coeur de vous dire qu’une fois que l’on a conscience de faire un boreout, il est tout à fait possible d’en sortir.

Comment sortir du bore-out ?

Quitter son emploi

Si vous êtes comme moi et que vous aimez les challenges dans votre vie professionnelle, la démission est la solution la plus simple. La fameuse génération Y n’a aucun souci à butiner de fleur en fleur, ou plutôt d’entreprise en entreprise. Inutile de continuer à vous prendre la tête dans un job qui ne vous permet pas de vous épanouir.

Si vous êtes plutôt de la génération X et que vous avez un sentiment de loyauté et de fidélité vis-à-vis de votre employeur, cette décision peut-être difficile. Non seulement vous êtes attaché à votre boîte, mais vous y avez aussi toutes vos habitudes. Sans compter que vous n’aimez pas le changement… Cette situation est beaucoup plus délicate et le processus peut prendre du temps. Pourtant, à moins que les choses changent, rester vous rendra beaucoup plus malheureux que de partir. À long terme, cela peut coûter cher à votre santé mentale et à votre bien-être.

L’âge est également un facteur déterminant. On ne retrouve pas aussi facilement du travail à 50 ans qu’à 30. C’est la triste réalité… Cela ne veut pas pour autant dire que tout est perdu et qu’il faut vous résigner. Il y a d’autres solutions.

Solliciter les ressources humaines

Peu importe la taille de l’entreprise dans laquelle vous travaillez, il y a forcément un référent vers lequel vous pouvez vous tourner. Ce peut être un DRH, ou simplement l’un des gérants ou associés. La première étape est évidemment d’en parler. Expliquez votre situation et indiquez votre volonté de contribuer à la réussite de votre entreprise.

Je préfère néanmoins vous prévenir, même si l’argument est excellent et plein de bon sens, la réponse en face ne sera pas forcément positive. Si rien ne bouge, vous aurez le mérite d’avoir essayé et la suite sera beaucoup plus facile pour vous. C’est un peu comme si vous aviez préparé le terrain. C’est ce qui m’est arrivé et cela a grandement facilité mon départ.

Donner un nouvel élan à sa carrière professionnelle

Je crois profondément à l’idée d’avoir de multiples carrières. Je trouve la vie bien trop courte pour se cantonner à « une » activité. En 2018, j’étais chargée d’étude dans un cabinet de conseil spécialisé en fiscalité… Aujourd’hui, je suis blogueuse professionnelle. J’ai réussi à changer de vie, alors pourquoi pas vous ?

J’ai créé Formation Assistant Blogueur pour accompagner celles qui ont envie de donner un nouvel élan à leur carrière mais qui ne savent pas vers quoi se tourner. Être heureux au travail est trop important pour être mis au second rang… L’expression « Faites quelque chose qui vous passionne et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie » est cliché, mais tellement vraie.

Nous avons la chance et le privilège de vivre à une époque où l’information est facilement accessible, grâce à internet. On peut littéralement se former sur à peu près tous les sujets, pourvu d’avoir une passion. Cela demande une certaine dose de courage de tout quitter, on est d’accord, mais un boreout est justement l’opportunité idéale pour reprendre la réflexion à zéro. Faites le bilan !

Est-ce que vous êtes vraiment épanoui dans ce que vous faites ? Avez-vous envie de vous lever le matin ? Est-ce que votre activité vous apporte de la satisfaction ? Un sentiment de fierté ? Si ce n’est pas le cas, alors vous devriez probablement faire quelques changements. Pourquoi pas travailler sur internet ? 

Comment sortir du bore-out quand on est fatigué ?

Vous savez à présent tout (ou presque) du bore-out. Vous êtes dans cette situation et vous cherchez une solution ? Tout d’abord, courage et accrochez-vous. Avoir conscience de la situation est la première étape vers la suite.

 

2 Commentaires

  1. Déborah Matzinger

    Bonjour Marie,
    Merci pour cette article. Grace à cette lecture, je me suis rendu compte d’un de mes travers professionnels :
    J’arrive dans un nouveau job.
    J’apprends plein de nouvelles choses (je change régulièrement de carrière tout les 4 à 7 ans)
    J’améliore les process, fluidifie le travail, automatise tout ce qui peut l’être

    Puis je commence à m’ennuyer car tout mon travail est fait en 2 à 4 heures chaque jour et je passe le reste de ma journée à arroser les plantes, surfer sur internet, et m’ennuyer ferme !
    Comme le spectre du boreout m’est insupportable, je commence à :
    – proposer mon aide aux autres,
    – prendre en charge de nouvelles tâches pour soulager des collègues débordés
    – et même me créer de nouvelles tâches pour améliorer le fonctionnement de mon service

    Pendant un temps, je me sens mieux. Puis malgré cette nouvelle charge de travail, je recommence à m’ennuyer. Alors je recommence :
    Je prends en charge des tâches pour soulager mes collègues et je créée de nouvelles tâche pour améliorer le travail de mon service… Et je répète cela jusqu’au burnout.

    Enfin, je démissionne épuisée !

    Pour mon job actuel, la dynamique est différente : il y a une telle désorganisation, que même après 7 ans d’effort, je n’ai rien pu vraiment améliorer. Résultat, je ne sais pas si je frôle le boreout (car je m’ennuie ferme, même lorsque je suis débordée) ou le bornout ( car je ne manque pas de travail!).
    Dans tous les cas merci pour tes articles et la création de ta formation. Pour ma part j’économise et espère bien faire partie de la prochaine session pour à nouveau changer de vie !

    Réponse
    • Marie

      Coucou Déborah ! Comme je te comprends. Je pense que certaines personnes ont besoin (et aiment le changement), mais parfois cela peut aussi être lié aux choix de carrière qu’on fait. Depuis que je suis devenue freelance, je n’ai jamais plus ressenti d’ennui, mais je sais que si demain je suis lassée de faire ce que je fais, j’entreprendrai autre chose. Je pense qu’on peut faire plein de choses différentes dans une vie, et je trouve ça très excitant.
      Courage en tout cas, ta position n’a pas l’air d’être simple. Et peut-être à très vite au sein de FAB alors 🙂

      Réponse

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